Greor / Naliah / Fimis - Petites histoires

Vu que Frappe a fait plein de beaux posts (que je continuerai de lire ce soir), je fais un petit copier/coller de ce que j'avais écrit pour mes persos lors de mon arrivée chez les LHA. Faut faire vivre ce post.


- Greor : La pluie glaciale battait le long de ses longs poils, il continuait de courir sur cette route sans fin, marquant de ses grands sabots l'épaisse couche de neige. Les montagnes s'enchaînaient depuis bientôt trois jours mais celà ne ralentissait pas sa course. Quand la nuit venait, il plantait un totem de sentinelle pour prévenir des attaques des loups nombreux dans la région, puis s'endormait quelques heures après s'être fait rôtir deux gros sangliers sur un totem de feu. Le lendemain il repartait, le regard au loin, semblant savoir exactement où il allait.

Un matin, il arriva au haut d'une crète et marqua une halte. Un soleil puissant séchait son pelage quand son regard profond vit ce qu'il cherchait enfin. De minuscules points bleus semblables à des étincelles au loin se déplacaient sur un voile blanc. Il poussa un grognement puis sans attendre, il déboula dans la neige en envoyant en l'air des gerbes blanches.

L'approche de la tanière des dragons bleus devait se faire plus prudemment. En effet, ces monstres de muscles carapacés étaient de formidables guerriers puissants et endurants. Comme toutes les créatures ayant du sang de dragon, ils étaient formidablement intelligents et une attaque frontale aurait été suicidaire. Greor le savait et il rampait dans la neige, sous le vent, ayant posé un totem anti agro. Il pouvait ainsi gagner quelques mètres avant d'attaquer sa cible.

Un grand drake bleu mage se trouvait à une quinzaine de mètres de lui et semblait isolé. Il s'entrainait au combat sur un lapin qui était mort depuis le premier coup, mais sous l'impulsion de chaque nouvelle boule de feu, son cadavre volait plus loin. Quand il tomba sur la truffe de Greor. Le drake courait vers sa pauvre victime en poussant des râles de joie, n'ayant pas remarqué la présence du tauren sous la neige. Plus que quelques mètres entre lui et son ennemi qui courait maladroitement dans la neige. Le sol tremblait de plus en plus sous l'impulsion de chaque enjambée du drake.
C'est alors que Greor bondit, mugissant de toutes ses forces, hache en avant, prêt à faire payer ce drake et tous ses frères...



- Naliah : Naliah regardait Sillyne qui faisait cuire des oeufs sur un grosse pierre bouillante.

Elle aurait tout donné pour retrouver à nouveau le goût d'un oeuf. Depuis que Varimathras l'avait sortie de son sommeil éternel, elle errait de village en village, vivant de rapines et de charognes. Aucun souvenir de sa vie si ce n'est le goût des oueufs, inoubliable... Depuis qu'elle vivait une demi-vie, elle était perdue, désespérée, infiniement triste, sans même avoir d'yeux pour pleurer.

Elle avait depuis longtemps déserté les rangs de l'armée dans laquelle on avait essayé de l'enrôler. Son unique divertissement était de voir. Tout voir. Sur son cheval squelettique volé à UnderCity, elle traversait le monde, faisant défiler les paysages. Chaque herbe, chaque arbre, chaque pierre faisaient l'attention de son regard. Parfois elle les croyait habituels, et elle savait pourquoi. Cette vie passée, et oubliée. Les oeufs.

Sillyne, son amie Tauren Druidesse. Elle l'avait longtemps suivie dans les Tarides pour lui voler son stock de nourriture. Mais un jour, elle s'était fait surprendre à son tour. La douce Sillyne l'avait immobilisée dans de longues ronces et lui avait parlé calmement. "C'est ma nourriture que tu cherches depuis 4 jours ?" Naliah n'avait pas répondu. "Tiens, prends déjà ça !" Et elle lui déposa par terre un énorme morceau de viande rance. Une fois libérée, Naliah fonça sur son butin et le dévora en quelques secondes.

Elle la suivait partout, la regardant, sans comprendre pourquoi ce geste. Personne n'avait jamais parlé à Naliah la morte. Pendant plusieurs mois, elle resta dans l'ombre de Sylline, disparaissant parfois, puis réaparaissant avec un lapin qu'elle déposait aux pieds de Sylline. Un soir, elle s'installa à côté d'elle pour la regarder cuisiner... des oeufs. Celà fait douze ans aujourd'hui.



- Fimis : A travers son bandeau, elle perçu trois formes de vie distinctes. Bien plus forts qu'elle, les trois furblongs l'observaient en montrant les crocs pour la repousser. Après tout, ils étaient dans leur forêt, dans leur village. Le chef n'était pas inquiet. Il savait que les sacs d'os couverts de tissu ne pouvaient rien contre lui et ses deux gardes du corps. En plus, il en avait déjà croisé des comme ça. Elles ne font que soigner leurs camarades lors de combats perdus.

Mais Fimis ne bougeait pas, percevant le monde autour d'elle, d'une raideur inquiétante. Elle leva doucement un bras, le montant petit à petit comme si le temps n'existait plus. Les furblongs rentrèrent leurs crocs, leurs yeux s'écarquillèrent. L'index pointait exactement l'un des deux gardes qu'un frisson glacial traversa de part en part. Enfermé dans son être, il voyait son corps de l'intérieur. Ses bras étaient en train de taper son chef qui lui rendait coup pour coup avec un regard panique. Il criait sans bruit, se débattait sans bouger, il se sentait mourir sous les coups de son chef et de son jumeau garde du corps qui pleurait de rage. Il s'écroula aux pieds de ses frères.

Les deux furblongs restants, aveuglés par la colère, n'avaient pas remarqué que leur chair avait déjà commencé à pourir. Des plaies béantes couvraient leurs corps et leurs forces s'amenuisaient. Dans un élan de désespoir, ils se jetèrent sur Fimis. C'est alors qu'une gigantesque boule noire l'entoura, et dans une gerbe de ténèbres, elle apparut plus que jamais inquiétante. Les deux ours avaient beau taper sur elle, leur énergie était absorbée par une sphère impénétrable. Fimis poussa un cri d'une stridense à réveiller un mort. Ses agresseurs ne purent faire autre chose que prendre peur et courir dans tous les sens en hurlant de désespoir. Un lien magique semblait pourtant les entraver et leurs forces s'amenuisaient.

Le garde du corps tomba à terre, inerte. A cette vue, le chef sembla recouvrer ses esprits et fonça tête baissée sur ce tas d'os insignifiant. Arrivé à deux mètres d'elle, il posa un genou par terre, son regard était livide, son corps moisi, son pelage complètement brûlé. Sa truffe frappa le sol avec force, sa respiration s'arrêta.

Fimis décrocha le collier qu'il avait autour du cou, puis dans un geste grâcieux, forma une aura blanche autour d'elle. Son corps redevint clair et ses mains blanches.

"Qu'est-ce que tu fais ici ? Nous t'avions perdue !"
Fimis rejoint son groupe en hâte et répondit :
"Désolée, je me suis égarée. Quelqu'un a besoin de soins ?"